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Dernière mise à jour : 1 déc. 2023




La nouvelle année est l'occasion de faire le point sur les conflits et les tensions qui vont émailler les relations internationales. Dans cette première partie, on s'attaque aux conflits en cours ou tout juste terminés.



Guerre entre l'Ukraine et la Russie


Cela fait presque un an que la Russie a décidé d'envahir son voisin ukrainien. Si les relations entre les deux pays sont au plus mal depuis 2014, marqué par l'annexion de la Crimée suite à un référendum biaisé et par le fort soutien de la Fédération de Russie aux séparatistes russophones de l'est du pays, cette dernière n'avait pas franchi le pas de l'envahissement, limitant son soutien à des aides matérielles, militaires et logistiques. Ce fut chose faite le 24 février dernier. Après un an de conflit ouvert, la Russie, qui espérait à la fois faire rapidement chuter le régime démocratique de Kiev et être accueilli en libérateur, ne peut que constater, sans toutefois l'admettre, le bilan catastrophique de cette première année. Si Vladimir Poutine et son gouvernement crient à qui veut l'entendre que tout se passe comme prévu, qu'ils savaient que le combat serait long et difficile, il y a fort à parier qu'ils n'avaient pas prévu un tel bilan.

En effet, par le biais de son "opération militaire spéciale", Poutine aura donc, en moins d'un an, perdu tout l'avantage stratégique qu'il avait réussi à mettre en place pour son pays. Depuis février 2022, 141 pays sur 193 ont condamné l'agression, l'OTAN s'est considérablement renforcé, la solidarité européenne également, l'afflux massif de réfugiés n'a pas eu l'effet escompté, les Etats-Unis sont redevenus l'assurance survie du camp occidental, de lourdes sanctions économiques frappent la société russe et la mobilisation partielle a entraîné une fuite des cerveaux. Sans compter que le sentiment national ukrainien a explosé. D'un point de vue militaire, s'il s'avère difficile d'obtenir des chiffres crédibles, le nombres de morts et de blessés dépassent sans doute largement celui des dix ans de guerre en Afghanistan, et les Russes ont subi une série de défaites militaires et de pertes territoriales, même après l'annexion des régions de l'est.

Dernièrement, Poutine a annoncé un cessez-le-feu pour le Noël orthodoxe, qui n'a pas été respecté. Avec l'hiver, les positions risquent de tenir un moment, et pourraient permettre aux unités de se réorganiser pour le Printemps. Quoi qu'il en soit, il en résultera certainement un enlisement du conflit en cette année 2023. L'aide occidentale va continuer et peut-être permettre une nouvelle avancée ukrainienne, ce qui pousserait Poutine à réagir, alors qu'il semble ne plus savoir comment se sortir de cette situation, notamment depuis la perte de la région de Kherson. Après avoir longtemps agité la menace nucléaire, il sera intéressant d'observer ses réactions, très différentes du début du conflit, alors que les Ukrainiens eux, sont dans la dynamique adverse. En attendant, cet enlisement signifie aussi le pire pour la population ukrainienne, entre espoir vain, manque d'eau et d'électricité.


Guerre du Tigré en Éthiopie


Après avoir démarré en 2020, le conflit meurtrier entre les forces gouvernementales et les rebelles tigréens a considérablement perdu en intensité. En janvier 2022, le premier ministre, d'abord décidé à faire plier les rebelles du FLPT (Front de Libération du Peuple du Tigré), a parlé ensuite de "réconciliation nationale." La situation humanitaire était tout bonnement catastrophique, notamment dans la Province du Tigré. Les combattants de la région du nord, pris entre les forces gouvernementales et leur allié érythréen, se disent prêts à entamer des pourparlers pour arriver à une paix durable. C'est finalement en fin d'année, sous l'égide de l'ONU, des Etats-Unis et surtout de l'Union Africaine que la paix est signée à Pretoria (AFS).

La guerre est donc officiellement terminée, et il s'agit là d'un des facteurs de réjouissance de ce début d'année 2023. Pourtant, de nombreuses zones d'ombres restent à éclaircir. Tout d'abord, si les rebelles du Tigré ont annoncé être à 65% désengagés, il existe toujours des groupes qui n'acceptent pas la paix. Les opérations de désengagements ont donc été mis en pause. Mais des enquêtes internationales sur les crimes commis de part et d'autre vont démarrer, et prendront plusieurs années à présenter leurs conclusions. Le plus urgent, dès la démilitarisation des forces rebelles effectives, reste d'ouvrir la région, qui reprendra son autonomie fédérale, pour la sortir de la crise humanitaire. Il faudra aussi surveiller les réactions face au régime dictatorial du voisin érythréen, qui partage sa frontière sud avec le Tigré et envers lequel les ressentiments s'avéreront nombreux.


Conflit Israëlo-palestinien


Ce conflit, celui qui déchaîne le plus les passions autour du globe, et qui dure depuis la création de l'Etat d'Israël, devrait encore faire l'actualité en 2023. D'abord, parce que le nouveau gouvernement israélien, (ou plutôt la coalition qui a permis le retour de Benyamin Netanyahou au pouvoir) est le plus à droite de l'Histoire. Ce dernier a déjà prévenu dans un communiqué que le processus de colonisation des territoires palestiniens allaient continuer, voire se renforcer. Alors que le camp de la paix se réduit comme peau de chagrin, cette année verra sans le moindre doute une répression encore plus féroce de la part des forces israéliennes envers le peuple palestinien. Reste à savoir quelles seront les réactions de l'Autorité Palestinienne (qui n'a d'autorité que le nom) et du Hamas. On peut craindre de nouvelles opérations de part et d'autre.

La différence viendra peut-être de l'Occident. Alors que les Etats-Unis et l'Union Européenne ne peuvent que constater les dégâts, auront-ils l'intention de porter le sujet devant le Conseil de Sécurité ? Rien n'est moins sûr. Ce dernier se déchire déjà sur tant de dossiers tandis que la position israélienne, ambiguë sur l'Ukraine et la Chine notamment, divise. Cependant, une accélération de la colonisation et de la répression par l'État hébreu pourrait enclencher un processus de discussions alors que les alliés occidentaux se sont rarement montrés aussi solidaires. Malgré tout, le processus de paix est largement enterré et seule une rupture de l'aide considérable fournie par les Etats-Unis à Israël pourrait inverser le processus, mais cela ressemble davantage à un vœu pieu. L'autre solution viendrait du peuple israélien lui-même, une partie ayant commencé à manifester contre le gouvernement d'extrême-droite au pouvoir, alors que ce dernier s'apprêterait à s'attaquer à la Cour Suprême.






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